Edouard Dajon, en lice pour le Prix des Ecoles, revient au Festival Nikon 2021, avec “Une Etoile de Plus”. Il a reçu le Prix du Meilleur Scenario pour “Voices” lors du concours ” Tu vas faire un film 2 ” sur Youtube.
Nous avons voulu en savoir un peu plus sur ce nouveau court métrage et nous lui avons posé quelques questions :
Edouard, après avoir reçu le Prix du Meilleur Scénario pour “Voices”, tu présentes un nouveau court au Festival Nikon. Il s’appuie sur une inspiration particulière apparemment ?
Ma volonté de créer ce film à l’origine, s’est inscrite dans la lignée de “Voices”, en gardant la contrainte du lieu unique. Je voulais une nouvelle fois me concentrer sur les personnages et leur relation, sans artifice autour de cela.
Je me suis inspiré de mon groupe d’amis d’enfance pour écrire cette histoire et je me suis assuré de prendre, pour mes personnages, des prénoms qui correspondent à la fois à certains de mes amis et en même temps à des prénoms des joueurs de l’équipe de France de football. L’addiction au jeu, du personnage qu’interprète Janik, est bien réelle chez un de mes amis d’enfance et j’ai personnellement été confronté à quelques situations intenses lors de ses jours de défaites. Un état d’esprit qui occulte tout autour du joueur qui perd, comme si sa vie était en jeu.
Comme un rendez-vous avec le destin, la réalité a brutalement rejoint la fiction. Alors que le tournage était bouclé et que je m’apprêtais à me mettre au montage, un drame dans mon groupe d’amis est venu bouleverser l’été. Antoine, “Tonio”, a eu un accident fatal en vélo. C’est avec stupéfaction que je me suis rendu compte que le personnage qui perd la vie dans mon histoire, je l’avais aussi appelé Antoine. J’ai alors pris mon courage à deux mains pour entamer le montage au plus vite après l’enterrement, car sinon je ne pense pas que j’aurais eu la force de m’y replonger plus tard. Je l’ai alors construit comme un hommage à mon ami.
Je ne sais pas quoi penser de cette “coïncidence” mais je me dis qu’il n’y a pas de hasard et que ce film fut la plus belle manière pour moi d’honorer l’amitié qui me lie à Tonio, et à tout mon groupe d’amis d’enfance.
Pour ce film, “Une Etoile de Plus”, tu as travaillé avec le comédien Janik Erima. Le fait que Janik et toi ayez suivi la même formation facilite-t’il la réalisation d’un tel projet, et si oui en quoi ?
Ce court métrage n’était pas le premier que je réalisais en collaboration avec Janik. Notre travail s’est fait de façon extrêmement fluide car, grâce à notre formation commune aux Cours Peyran Lacroix, nous avons le même vocabulaire, la même approche du travail de comédien. Et cette connexion était essentielle pour moi car j’assurais à la fois la réalisation et je devais aussi lui donner la réplique dans mon propre rôle. Je pense que ça n’aurait pas été possible sans cette complicité et cet ADN commun.
Comme j’ai toute confiance en lui, j’ai laissé à Janik la liberté de construire son personnage en prenant comme origine les expériences vécues avec mon ami, que j’ai pu lui raconter.
Avec François Haueter, tu vas réaliser le teaser du Cours Peyran Lacroix le mois prochain. Sans en dévoiler le contenu, peux-tu nous dire quelques mots sur cet exercice particulier ?
La difficulté de ce genre de vidéo est de ne pas plonger dans l’explicatif et le conventionnel. L’idée est de transmettre ce fameux ADN de la formation et la bienveillance du travail. Rares sont les écoles à Paris qui proposent une telle diversité de disciplines scéniques et d’intervenants spécialisés ; nous désirons mettre ces paramètres en valeur. Nous voulons plonger les personnes qui regarderont ce teaser au cœur du processus, comme s’ils étaient venus assister aux cours.
