SAMI OUTALBALI sortie « LES GRANDS » saison 3

Sami, tu as tourné dans les trois saisons des Grands avec un personnage récurent ; peux-tu nous en parler et nous dire comment ce personnage évolue au fil des saisons ?
Le personnage d’Ilyes s’est construit avec moi, au fil de ces quatre années, il a évolué en même temps que moi. Toutefois, à chaque saison il m’a fallu un temps pour me le réapproprier, et pour transposer ses habitudes aux miennes, mes réflexes aux siens , ma manière de me comporter tous les jours, à la sienne; mais sur la saison 3,  nous avons vraiment évolué ensemble, je n’avais plus ce travail à faire, cette régulation, entre lui et moi. Le réalisateur et moi, nous nous connaissons depuis maintenant quatre ans, ce qui fait qu’il me connaît et qu’il a  pu prendre ce qu’il voulait de ma personnalité et la transposer au personnage. Le personnage évolue de manière très intéressante, il découvre son homosexualité en saison 1, la révèle à ses amis, puis doit l’assumer auprès de sa mère en saison 2. La saison 3 retrace une période de perdition, de doutes, mais qui le font évoluer, et grandir.
La série Les Grands traite majoritairement de sujets qui concernent ta génération. Est-ce que les auteurs et le réalisateur sont sensibles à ce que vous, les comédiens, vous pouvez leur apporter en tant qu’individus ?
Déjà, les auteurs et le réalisateur ont fait un travail fabuleux en écriture, les scénarios sont écrits avec une connexion à l’époque assez remarquable. Les changements qui sont apportés le sont sur le plateau, lorsque certains mots ne sonnent pas justes, mais l’improvisation à une place assez importante dans la série ; les scènes sont écrites mais nous savons que nous avons toujours la possibilité d’y apporter quelque chose.
Qu’est-ce que tu as particulièrement apprécié dans cette aventure ?
J’ai trouvé une famille en faisant cette série, c’est le projet le plus fort de ma vie. J’ai également beaucoup appris sur moi, sur la manière de vivre avec son personnage, pas que dans les mois, mais dans les années, et de la faire grandir avec soi.
As-tu rencontré d’autres acteurs qui avaient une formation similaire à la tienne ?
Certains acteurs avaient fait l’Actors Studio à Los Angeles, d’autres le cours Florent, mais une formation comme celle que j’ai suivi à Peyran Lacroix, non.
Comment t’adaptes-tu avec les autres acteurs pour travailler ?
Le travail au sein du groupe est assez naturel. Nous travaillons tous ensemble chaque soir pour préparer les scènes du lendemain, notre amitié fait que ce travail semble ne pas en être un. En réalité, le groupe vit aussi bien à l’écran qu’ en dehors, et le travail commence là, sur la manière dont nous vivons, rigolons, pleurons tous ensemble, tout cela sert de base au travail sur le plateau.
Qu’est-ce que tu as pu trouver au Cours Peyran Lacroix que tu définirais comme étant particulier ou différent ?
Chez Peyran Lacroix j’ai trouvé un endroit ou je pouvais chercher, essayer, me casser la gueule, sans jamais avoir le sentiment de perdre mon temps, c’est l’une des choses les plus importantes que j’ai apprises là-bas. Le travail commence par expérimentation et trop souvent, on désire que tout soit parfait tout de suite ; mais on s’aperçoit que si on passe plus de temps à chercher, à creuser au fond de soi, alors le résultat est plus personnel, et donc meilleur. J’ai appris à ne pas avoir peur d’aller chercher  et à créer en moi des émotions parfois très dures mais qui m’ont fait grandir à chaque fois. C’est un cours sur le présent, et c’est ce qui me plait, avec le fait qu’il n’y ait pas de vénération du passé, que ce soit de grands auteurs, ou des sentiments que l’on a pu ressentir un jour dans sa vie, et dont il faut se souvenir. Nous devons créer de nouvelles émotions et lorsque l’on y arrive, le résultat est, à mon sens, tellement meilleur.