Questions à Edouard Dajon et François Haueter

En compétition au Nikon Festival Edition 2020 avec leur quatrième court métrage “Le Discours”, Edouard Dajon et François Haueter ont bien voulu répondre à nos questions:
1/- Edouard et François, pouvez-vous nous parler de la génèse du Discours ? Cela fait un certain temps que nous nous intéressons à la théorie de l’effondrement et à l’état de notre planète. L’idée de ce court métrage mettant en scène le président nous est venu en regardant un soir l’actualité et les images de catastrophes naturelles, ponctuées de discours politiques qui se veulent rassurant, en dépit de la gravité de la situation. Nous nous sommes donc projetés au moment où les garants de notre sécurité devrons admettre les lacunes de notre civilisation.
2/- Comment avez-vous accompagné le comédien ? Nous avions toute confiance dans le talent et l’experience de Luq Hamet. Le paris était de le plonger dans un rôle à contre emploi. Luq étant un acteur à vocation comique nous l’avons mené dans un registre plus sombre. Notre film se composait d’un unique plan ce qui nous a permis sur le tournage d’expérimenter plusieurs nuances de jeux et d’intentions.
3/- Comment trouve-t’on ses marques quand on réalise à deux ?  Le Discours est le 4ème court métrage que nous réalisons ensemble. Chaque projet nous en apprend un peu plus sur notre complémentarité et notre façon d’aborder le travail à deux cerveaux. Le plus important est d’être à l’écoute des propositions de l’autre et de construire ensemble notre vision pour le bien du film.
4/- Vous avez tous les deux suivi une formation au Cours Peyran lacroix ; comment définiriez-vous l’ADN de l’école ? L’école nous apprend à chercher la vérité des émotions qui vivent en nous pour les mettre au service de personnages et de situations. Le comédien est un instrument qui donne une partie de lui-même à chaque interprétation. L’homme est avant tout un animal qui réagit de manière organique, dirigé par ses sentiments. Le tout associé à la faculté de vivre le moment présent, ressentir l’instant. Au moment où le président fait ce discours, il n’a d’autre choix que d’être dans le présent. Plus rien n’existe, ne serait-ce que sa connexion avec le peuple et l’espoir ébranlé de leur survie.
Merci à vous deux pour vos réponses 🙂