Il y a aujourd’hui un nombre incalculable de structures qui proposent de la formation d’acteur et s’y retrouver est un vaste sujet.

Pour choisir sa formation, deux choses importantes à dissocier dans un premier temps, structure privée ou structure publique.

Concernant les structures privées, il est clair que la concentration se situe à Paris et que vu le nombre d’ateliers, d’écoles ou autres structures, la qualité d’enseignement n’est pas égale dans son accompagnement et sa pertinence. De mon point de vue, il n’y a qu’une petite vingtaine d’écoles qui remplissent les critères de transparence structurelle, d’expérience, de crédibilité de ses intervenants, de pédagogie et d’humanité.

Concernant les structures publiques, il y a deux grandes catégories, les écoles nationales et les conservatoires d’arrondissements. Ces derniers ont certes un moindre coût financier,  mais on peut s’interroger sur la réelle motivation et la volonté à former des acteurs. Il s’agit souvent de mettre en place des ateliers pour respecter le cahier des charges des politiques dans l’action culturelle et continuer à obtenir des subventions.

Les écoles nationales elles, exigent de ses candidats une expérience d’au moins deux ans de formation dans une structure professionnelle et s’adressent à ceux qui souhaitent majoritairement s’orienter  vers le théâtre public. Il y a également des écoles en région sous la tutelle de scènes nationales ou théâtres nationaux.

Là aussi, à part une minorité, l’interrogation sur la vocation à la formation interpelle ! 

Alors comment choisir son école de théâtre?

Déjà, il s’agit d’un métier, un « vrai métier » et ça ne s’improvise pas !

Comme tout métier, on parle de transmission, d’accompagnement et d’apprentissage. Il existe aujourd’hui dans la petite vingtaine d’écoles sérieuses, deux courants majeurs de pédagogie.

Le premier est basé sur une pédagogie que je définirais comme étant classique et qui invite le comédien à passer par la forme, avant d’exprimer le fond de son ressenti, ses énergies et ses vibrations émotionnelles.

Le deuxième que je définirais comme plus organique est, lui, l’inverse. Il se focalise dans un premier temps sur le fond, la vérité du sentiment, avant de donner forme. Il est “incarnation” du corps et du cœur avant d’aligner la tête ! Commence l’exploration dans ce champ des possibles.

Vous pouvez allez voir les sites des différentes écoles. Un site en dit beaucoup plus que son contenu. Prenez le temps de l’explorer, de lire entre les lignes et d’écouter votre ressenti. Sélectionnez 4 ou 5 écoles maximum et prenez contact. N’hésitez pas à établir le contact direct par téléphone et posez des questions :

• Quels sont les objectifs pédagogiques de votre école ?
• Quelles sont les différentes approches et techniques que je vais apprendre ?
• Pour quelles raisons vous proposez ces approches ?
• Combien d’élèves avez-vous par classe ? ( A plus d’une vingtaine d’étudiants par groupe, interrogez-vous sur le nombre de fois où vous allez passer sur le plateau ).
• Qui sont vos intervenants ? De simples enseignants ou des professionnels du métier en activité qui interviennent dans votre école ? Si c’est le cas, que font-ils ?
• Quel est l’accompagnement à la professionnalisation dans votre école ? Vigilance avec le miroir aux alouettes des bureaux de casting dans les écoles. Sauf rares exceptions, les castings auxquels ces écoles ont accès via leur bureau, sont des castings auxquels vous avez accès sans eux.

Vous n’êtes pas « un client » de plus, vous êtes un être unique qui va s’engager dans l’apprentissage d’un métier qui va changer votre vie !

Respectez-vous et faites en sorte qu’on vous respecte!

Si vous en avez la possibilité actionnez votre réseau pour avoir des informations « bouches à oreilles ». Observez la communication des écoles que vous avez sélectionnées sur les réseaux sociaux (Fbk, Insta etc…) Vous pouvez également jeter un coup d’œil aux avis Google.

Il y a également des sites qui classent les écoles. Vigilance ! Qui est derrière ces sites ? Quelles sont leurs réelles motivations ? Comment ont-ils classé les écoles ? Sur quels critères ? Des questions qui resteront sans réponse et pour cause, ils n’ont jamais fait le tour des écoles en prenant contact avec elles et encore moins en les rencontrant pour observer leur travail.

La première chose que l’on demande à un acteur sur un plateau est de faire un choix. Il appartient dès à présent pour le jeune qui veut apprendre ce métier de faire ce premier choix !